Publié dans Société

Meurtre d'un magistrat
 - Le chauffeur de la victime et sa compagne incriminés

Publié le jeudi, 27 juin 2024


Plus d'une semaine après la découverte de l'assassinat du substitut général de la Cour d'appel de Mahajanga, Henri Rakotondravony, l'affaire connait un rebondissement. En fait, le couronnement de l'enquête menée par la Brigade criminelle (BC2) s'est traduit par un vaste coup de filet, soit 15 suspects. Et coup de théâtre : l'un d'entre eux est un individu de 31 ans, qui n'est autre que l'homme de confiance de la victime, précisément son chauffeur. Et ce dernier n'a pas été le seul à être incriminé, du moins comme étant le principal suspect dans l'affaire. Car il y a surtout la compagne de celui-ci. Tous les deux figurent dans la liste de personnes arrêtées. Dans les explications de la Brigade criminelle, c'est cette femme qui aurait poussé son compagnon, le chauffeur, à assassiner le magistrat. Nous y reviendrons encore. Autre élément de l'enquête, les 16e et 17e suspects dans l'affaire seraient toujours en cavale, selon encore l'information.
Pour l'heure, retraçons d'abord les circonstances qui ont conduit aux arrestations des suspects. En effet, les recherches des fins limiers de la BC2 les ont menés sur la piste du chauffeur en cause. Ce dernier fut arrêté à Alatsinainy-Ambazaha, le 19 juin dernier. Le suspect était passé aux aveux. Dans ces derniers, il a dénoncé sa compagne de l'avoir poussé au meurtre. La raison, c'est que la dame lui a promis un minibus Sprinter s'il réussirait à éliminer le magistrat. Par la suite, le chauffeur en cause a dénoncé ses deux autres complices, ceux qui l'avaient aidé dans l'assassinat, enfin leur contribution à l'enterrement à la hâte de la victime. Le fossé qui avait été creusé à la va- vite est situé non loin du domicile du chauffeur. Dans ses aveux, ce dernier explique qu'il aurait obtenu le feu vert de ses parents pour enterrer la victime dans la cour de leur propriété. D'où l'implication de ces derniers. Et dans tout cela, il y a aussi l'aide de certains proches du chauffeur, donc des villageois, pour creuser le fossé. C'est ce qui explique le nombre assez important des individus impliqués dans cette affaire.
Et parmi les éléments de l'enquête, l'amie en cause du chauffeur a déjà empoché la somme d'argent touchée à la banque et confisqué la voiture de la victime.
Certes, les enquêteurs ont réussi à démêler l'écheveau de l'affaire, du moins partiellement. Toutefois, il reste la grande question à poser, celle de chercher à savoir pourquoi donc la compagne de ce chauffeur a poussé ce dernier à tuer le magistrat ? D'autant plus que la concernée aurait accès au compte bancaire de la victime.
Vers 7h du matin hier, des proches du défunt substitut général s'étaient finalement rendus à la morgue de l'HJRA Ampefiloha dans le but d'y récupérer sa dépouille. Direction : la Région de la Sofia, terre natale de la victime où l'enterrement est prévu. "La famille a expressément choisi l'après 26 juin pour se consacrer aux funérailles", révèle une source hospitalière.
Toujours hier, mais cette fois dans l'après-midi, les 15 suspects étaient passés en instruction au Parquet d'Anosy. Mais au moment où nous écrivons ces lignes, la procédure devait se poursuivre encore. La seule certitude, c'est que tous ces individus risquent gros, et des lourdes peines les attendent.
Un bref rappel des faits s'impose. D'après les éléments de l'information, feu Henri Rakotondravony, cet ancien fonctionnaire de la Police mais qui a passé avec succès son concours d'entrée à la Justice s'est rendu à Antananarivo pour une mission, non sans qu'il n'ait d'abord vendu sa voiture.

Après que tout soit terminé, il a profité de l'occasion pour acheter un 4x4. C'était le 6 juin dernier où on l'avait déclaré porté disparu. Sa mission terminée, le magistrat, accompagné d'un gardien au service de sa famille établie à Antananarivo, a arpenté les endroits où il a espéré trouver le bon véhicule dans la Capitale. Comme aucun de ceux qu'on l'eut présenté, ne l'eut satisfait, un inconnu l'aurait ensuite contacté pour lui proposer le véhicule tout-terrain souhaité. Les deux parties étaient alors convenus de tester d'abord le 4x4. Cette fois, le haut fonctionnaire de la Justice a décidé d'y aller seul, de surcroit avec la somme prévue à l'achat du véhicule. Depuis, il n'a plus donné aucun signe de vie avant que son cadavre n'a été retrouvé que la semaine dernière.


Franck R.


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Editorial

  • Assez !
    « La maison brûle, nous regardons ailleurs ! ». Par cette célèbre phrase devenue légendaire et historique que Jacques Chirac, alors Président de la République française, devait entamer son discours lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière du IV ème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le Président français voulait faire allusion sur le danger réel que le monde encourt à cause du réchauffement climatique mais les hommes affichent leur indifférence sinon leurs attentions s’orientent ailleurs. Alors que le pays traverse une zone de forte turbulence, nous les concitoyens, les compatriotes, nous passons le clair de notre temps à nous chamailler. La tempête si puissante risque d’emporter le navire, les passagers à bord, trop occupés à se quereller, ne sont pas conscients du péril en la demeure. Jacques Chirac interpelle les « occupants » de la maison de leur ignorance et leur indifférence…

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